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Herbe ouvrir un chemin pour faciliter le pâturage en montagne

« Ce chemin traversant 44 ha redécoupés selon la typologie des prairies a révolutionné notre gestion de l’herbe », explique Nicolas Dumont.

Producteur de Saint-Nectaire AOP, le Gaec de Bertinet a réaménagé 44 ha de prairies permanentes en 21 paddocks desservis par un chemin. La gestion de l’herbe s’en trouve facilitée.

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« Depuis la mise à l’herbe autour du 15 avril aux alentours de 300°C de somme de température jusqu’en juin, c’est l’observation de la pousse de l’herbe au jour le jour qui conditionne l’utilisation des paddocks, pâturés ou débrayés en fauche précoce », explique avec enthousiasme Nicolas Dumont, installé avec deux associés et trois salariés et demi à Saint-Donat (Puy-de-Dôme). Cette année, la pousse de l’herbe est particulièrement rapide et abondante. « Au 30 mai, j’ai déjà fait du déprimage sur trois parcelles de 7 ha de fauche et fauché trois autres parcelles. »

L’exploitation produit du Saint-Nectaire fermier en AOP, affiné et vendu par les éleveurs en circuit court. Disposant d’un séchage en grange et toujours soucieux de la qualité des fourrages pour la transformation du lait, Nicolas a demandé une prestation d’aménagement de son parcellaire au service des fourrages de la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme (voir l’encadré ci-dessous).

© Monique Roque Marmeys Les 21 paddocks sont pâturés ou fauchés en fonction de la pousse de l’herbe particulièrement rapide au printemps en montagne.

600 m d’allée centrale

Depuis 2019, 44 hectares de prairies entourant l’exploitation sont classés et divisés en 21 paddocks en fonction d’une typologie précise (flore, sol, exposition, précocité, capacité de repousse…). Un chemin central de 600 m de longueur sur 4 m de largeur a été créé pour desservir les parcelles. Une campagne de pâture complète a été réalisée avant l’arrêt définitif du tracé.

« Ce nouvel aménagement me satisfait parfaitement. L’analyse de Géraldine Dupic a révolutionné notre gestion du pâturage qui consistait auparavant à déplacer un fil. La commodité d’accès aux parcelles pour le troupeau comme pour le matériel facilite la gestion de l’herbe, qu’elle soit pâturée ou fauchée. »

Les éleveurs considèrent qu’une largeur minimale de 4 m est requise pour emprunter le chemin avec du matériel. Les portes mesurent, quant à elles, entre 10 et 15 m. La majorité des parcs est dotée de deux portes pour limiter les dégâts de piétinements lors des périodes défavorables. Chaque clôture de parcelle peut être isolée afin de repérer plus facilement les problèmes électriques. La pose et la dépose des clôtures mobiles se font au moyen d’un quad aménagé, apprécié par l’éleveur pour le gain de temps et de pénibilité. Les clôtures sont déposées durant l’hiver.

« La facilité d’accès aux parcelles pour le troupeau et le matériel facilite la gestion de l’herbe. »

Le coût du chemin aménagé à la fin de 2018 s’est élevé à 15 000 € de factures d’entreprise et 1 500 € pour l’achat du remblai. L’aménagement du parcellaire, la pose de la clôture, des isolateurs et des clôtures mobiles a représenté un coût inférieur à 500 €. Les éleveurs ont assuré une part importante de travail dont la finition avec une couche de 10 cm de déchets de carrière. Leur caractère non coupant est important pour éviter les problèmes de boiteries.

© GFA Des prairies davantage exploitables.

« 190 jours de pâturage à plus de 1 000 m »

« On tourne aujourd’hui plus vite sur les parcelles avec 35 ares au printemps par vache et 50 ares durant l’été, précise Nicolas. La production laitière des vaches a augmenté. Je ne distribue pas plus de 600 kg de concentré par vache sur la période de pâturage, qui dépasse 180 jours par an à plus de 1 000 m d’altitude. C’est deux fois moins qu’en hiver. »

L’éleveur se passionne de la gestion des parcelles au cas par cas, « en fonction des hauteurs d’herbe et de repères floristiques ». Nicolas a investi dans un herbomètre, qu’il qualifie de « juge de paix » entre lui et ses salariés. Une centaine de mesures sont faites depuis le quad quand nécessaire. Les entrées dans les parcs se font avec 10 à 12 cm de hauteur d’herbe, les sorties à 7 cm.

« Notre système basé sur l’herbe de montagne et la fabrication de fromage est resté le même au fil des générations, appuie l’éleveur. Au fil du temps, nous avons gagné en souplesse et en réactivité. »

À l’horizon de 2024, les éleveurs comptent améliorer l’abreuvement. « Les onze bacs prévus seront le plus judicieusement placés pour servir deux voire trois paddocks. Nous allons aussi implanter 350 m de haies supplémentaires pour contrer le vent d’ouest et ménager de l’ombre sur certaines parcelles. »

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